TRACMed

3. Acteurs et circuits

3.1 Types de réseaux

3.1.3 Organisations criminelles

Bien que le lien entre trafic de médicaments et crime organisé n’ait pas été prouvé à ce jour, le trafic de médicaments, activité criminelle transnationale qui engage plusieurs personnes sur une durée relativement longue, répond à la définition d’une organisation criminelle.

Les méthodes, procédés et trajets utilisés dans le trafic de médicaments étant par ailleurs les mêmes que ceux utilisés dans le trafic de drogues, on peut supposer l’implication des mêmes acteurs. Des organisations terroristes pourraient également être impliquées.

L’exemple de la directrice de la NAFDAC, autorité nationale de réglementation nigériane, qui avait réussi à faire passer en 3 ans de 70 à 35% le taux de médicaments de mauvaise qualité circulants sur son territoire, et qui a été victime de lourdes « représailles » (destruction de 2 laboratoires ; incendie des 11 étages du siège administratif avec tous ses équipements ; attentats physiques et menaces personnelles à son encontre), vient corroborer cette hypothèse.

Même si pouvant regrouper des centaines d’individus, les organisations criminelles sont délicates à repérer car extrêmement flexibles et en évolution constante. Elles s’appuient sur des constructions juridiques complexes et sur de multiples sociétés écrans et filiales locales autonomes et indépendantes qui collaborent au sein de réseaux internationaux organisés et structurés. Notamment par la surveillance des sites web et de l’activité des autorités nationales de réglementation, les trafiquants repèrent les failles des chaînes d’approvisionnement (également appelées « trous structuraux »), s’y engouffrent et les exploitent.