Le moyen le plus rapide de tuer un marché étant d'assécher la demande qui l'a créé, la solution contre le trafic de médicaments paraît toute trouvée : c’est l’accès pour tous à des médicaments de qualité, sûrs, efficaces et accessibles financièrement. Pourtant, même cet accès universel ne suffirait pas à neutraliser le trafic de médicament car la qualité du médicament ayant un coût, il sera toujours possible aux trafiquants de proposer de la mauvaise qualité à moindre prix.
Il convient à toutes les parties prenantes de prendre leurs responsabilités respectives pour la lutte contre ce fléau transnational :
Aux gouvernements
- de montrer une volonté politique forte pour l’assainissement de leur secteur pharmaceutique ; de favoriser la coopération entre leurs administrations (santé, douane, justice et police) ;
- de veiller à la mise en application des textes ; de promouvoir et de garantir la transparence des institutions et des processus et de mettre à disposition tous les moyens techniques, financiers et humains nécessaires ;
Aux autorités nationales dédiées
- de réguler leur secteur pharmaceutique (fabrication, export, import, homologation, approvisionnement, stockage, distribution, vente, don, dispensation) ; de mettre en œuvre l’inspection pharmaceutique et la pharmacovigilance ;
- de contrôler la qualité des produits circulant sur le territoire et d’assurer l’accès au soin des populations (assurance maladie, viabilité financière des structures de soin) ;
A la communauté internationale
- d’organiser la collecte et le partage des données ; de mobiliser autour de cette question les responsables politiques ;
- d’œuvrer pour l’adoption d’un traité ou d’une loi internationale à 2 niveaux de sanction (pénal et civil) et de mobiliser des fonds ;
A tous les acteurs du système
- de collaborer sereinement en évitant les controverses systématiques et les dérives liées aux intérêt commerciaux, et en ayant pour seuls point de mire la santé du patient et la santé publique, et enfin de sensibiliser, par des communications bien orientées, l’opinion publique.
Faute de solutions et de sanctions adaptées, aucune des parties prenantes du trafic de médicament, du fabriquant au consommateur final, ne sera jamais prête à lâcher ce marché.